Odilon Redon 1840-1916 – Galerie des Beaux-Arts Bordeaux – Catalogue 1985 –

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Description

 

 

Odilon Redon, Mon portrait(1867), huile sur bois, Paris, musée d’Orsay.

Son père épouse une créole d’origine française, aux États-Unis. Ils reviennent en France cinq ou six ans plus tard. Ce voyage aura une influence sur le peintre : le goût de rêve fécond, le besoin d’évasion, le motif récurrent de la barque dans son œuvre, s’inscrivent dans cette perspective. Redon est dès le départ un artiste spirituellement apatride.

De nature fragile, il est confié à une nourrice puis à son oncle, à la campagne. Il passe son enfance entre Bordeaux et le domaine de Peyrelebade, près de Listrac-Médoc ; c’est là, vers six ans, « en plein isolement de la campagne », que les fusains voient le jour, dans cette nature pleine de clair-obscur et de nuances propres à éveiller chez le jeune garçon ce monde étrange et fantasmagorique, ce sentiment subjectif qui est l’essence même de son œuvre, et qui est encore aujourd’hui une énigme.

Il s’en va à travers champs, vignes et bois, observe, considère les ombres, apprécie le contraste de la terre avec l’azur du ciel et de la lumière. À sept ans, une vieille bonne le mène à Paris pour quelques mois, il découvre les musées. Il reste devant les toiles, silencieux et sous le charme. Les tableaux figurant des drames frappent l’esprit de l’enfant. De retour à Bordeaux, scolarisé, il obtient un prix de dessin avant même de savoir lire ; il est morose, inattentif, et garde le souvenir « le plus triste et le plus lamentable » de cette période. Il décide d’être artiste, sa famille y consent, il continue ses études et prend des leçons de dessin et d’aquarelle avec son premier maître, Stanislas Gorin, élève d’Eugène Isabey. Il découvre Millet, Corot, Gustave Moreau.

Sous l’influence de son père, il tente des études d’architecture, mais contrairement à son frère cadet, Gaston, devenu architecte et Prix de Rome, il échoue à l’examen. Il se lie d’amitié avec le botaniste Armand Clavaud qui l’initie aux sciences et à la littérature, se passionne pour Darwin et Lamarck, pour les recherches de Pasteur, lit Les Fleurs du malde Baudelaire, dont il illustrera certains poèmes, se forme à la technique de l’eau-forte et à la sculpture. À Paris, il entre dans l’atelier de Jean-Léon Gérôme, mais les relations entre le maître et l’élève sont difficiles.

L’Araignée qui pleure(1881), fusain, Pays-Bas, collection particulière.

À Bordeaux, très lié avec Rodolphe Bresdin qui lui apprend la gravure, il commence sous la direction de cet artiste — dont l’art onirique est libre de tout formalisme —, une série de onze eaux-fortes : Le Gué, tirées en 1866, dans une inspiration orientaliste et romantique venue de Delacroix qu’il connaît de vue.

Redon participe comme simple soldat aux combats sur la Loire pendant la guerre de 1870. Après la guerre, il s’installe à Montparnasse, jusqu’en 1877, mais l’été, il retourne à Peyrelebade et passe l’automne en Bretagne. Il fréquente le salon littéraire et musical de madame de Rayssac, rencontre Fantin-Latour, Paul Chenavard, le musicien Ernest Chausson. Il séjourne à Barbizon pour y étudier les arbres et les sous-bois. En 1878, il voyage pour la première fois en Belgique et en Hollande. L’année suivante, il est remarqué pour son premier album de lithographies, intitulé Dans le rêve — il fait de la « lithographie de jet » —, les rêves, la descente dans l’inconscient, lui permettent de révéler les sources de son inspiration et de décrire son monde personnel voué à l’exploration de l’imaginaire.

En 1884, Joris-Karl Huysmans publie À rebours, avec un passage consacré à Odilon Redon.

Il y a une forte scission entre le début de son œuvre et la fin. Pendant la première moitié de sa vie, il est le peintre du noir, et ne cesse d’utiliser cette teinte. Son passage à la couleur correspond à la naissance de son premier fils. Après n’avoir jamais utilisé la couleur, il va à la fois en faire un usage très complexe, mais aussi créer des tableaux les plus colorés qui soient. L’artiste qualifiera ce passage à une peinture entièrement colorée de « déclic ».

En 1886, Odilon Redon participe à la huitième et dernière exposition des impressionnistes1.

Les années 1890 et le début du siècle sont une période de transformation, de mutation, il abandonne ses « noirs » et commence à utiliser le pastel et l’huile, et la couleur domine les œuvres du reste de sa vie. Il réalise Ève, son premier nu féminin d’après modèle. En 1899, Maurice Denis le présente au groupe des nabis et le peint, en 1900, dans l’Hommage à Cézanne, debout devant une toile de Cézanne, entouré de Pierre Bonnard, Édouard Vuillard, Ker-Xavier Roussel, Paul Sérusier, André Mellerio et Ambroise Vollard. Avec Maurice Denis, il exécute des peintures décoratives pour son ami le compositeur Ernest Chausson, dans son hôtel particulier du 22, boulevard de Courcelles, ainsi que dans le château de Domecy-sur-Cure, en Bourgogne, de son ami et mécène, Robert de Domecy, avec qui il a voyagé en Italie.

Redon travaille avec Mallarmé et expose à la galerie Durand-Ruel en 1900.

En 1901, il participe au salon de la Libre Esthétique à Bruxelles et au salon de la Société nationale des beaux-arts à Paris. Son ami d’enfance, le peintre Charles Lacoste, l’introduit en 1903 auprès de Gabriel Frizeau, mécène bordelais passionné d’art et de belles-lettres. La légion d’honneur lui est attribuée et, en 1904, une salle lui est entièrement consacrée au Salon d’automne avec soixante-deux œuvres.

En 1908, Odilon voyage à Venise, en Italie avec sa femme, son fils et Arthur Fontaine, il réalise ses premiers cartons de tapisserie pour la manufacture des Gobelins à la demande de Gustave Geffroy.

Portrait de Violette Heymann (1910), pastel, Cleveland Museum of Art.

Il passe l’été à Bièvres (Essonne) à la villa Juliette qu’il loue, n’ayant pu la racheter, après le décès de Juliette Dodu, la demi-sœur de son épouse2.

André Mellerio, en 1913, publie un catalogue de ses eaux-fortes et lithographies. La même année, l’Armory Show présente quarante de ses œuvres sur le continent américain à New York, dans le cadre de l’International Exhibition of Modern Art, puis à Chicago et Boston.

Dans À soi-même, une intéressante autobiographie publiée de son vivant, il évoque ses rapports avec le milieu artistique et les ambitions artistiques et spirituelles de son époque.

Il meurt le à Paris ; son fils Ari, mobilisé, n’a pu arriver à temps du front. Une huile sur toile, La Vierge, reste inachevée sur son chevalet. Il est inhumé dans le petit cimetière de Bièvres, l’« âme du roi des mondes imaginaires » repose là sous une pierre tombale régulièrement fleurie.

Sans qu’aucune rétrospective ait été réalisée, en France, sur l’artiste depuis 19563. Une exposition, labellisée d’intérêt national4, est organisée durant l’année 2011 avec les partenariats de la Réunion des musées nationaux, le musée d’Orsay, le musée Fabre (Montpellier), le concours du département des estampes et de la photographie de la Bibliothèque Nationale de France et l’abbaye de Fontfroide (Aude)3,5,6. Cette exposition a été présentée des mois de mars à juin aux Galeries nationales du Grand Palais de Paris, mettant en avant le passage du noir profond aux teintes colorées et lumineuses7, puis des mois de juillet à octobre au musée Fabre de Montpellier3.

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Poids 785 g

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