Description
Le berger, c’est celui qui garde les moutons. Ça tout le monde le sait ! Qui n’a jamais vu dans la campagne la silhouette d’un homme et de son chien marchant derrière un troupeau, le conduisant à l’écart du village dans les friches ou sur les chaumes ? Des troupeaux de moutons, on en rencontre partout : dans la plaine et dans la montagne, au bord de la mer et à l’intérieur des terres, là ou le soleil brille toute l’année, amis aussi dans les régions où, pendant plusieurs mois, l’hiver recouvre les prés d’un manteau de neige.
Chaque troupeau a son berger qui, lorsque le temps le permet, le conduit au pâturage. Le soir, à la tombée de la nuit, les moutons regagnent leur bergerie. Ce sont les bergers sédentaires, c’est-à-dire qu’ils ne s’éloignent jamais beaucoup de leur village.
Ceux dont je vais parler sont des bergers extraordinaires, des voyageurs, des nomades. Et pourtant, pendant neuf mois de l’année, leur vie est semblable à celle des autres pâtres, rythmée par l’agnelage, la tonte, le marquage, la foire. Ils habitent des régions où il ne fait jamais bien froid. Ces bergers-là ne craignent pas la neige, mais la chaleur de l’été, le soleil qui brûle l’herbe des pâturages et assèche les rivières. Quand arrive la belle saison, les moutons souffrent de la faim et de la soif. Alors, depuis des milliers d’années, au mois de juin, les hommes rassemblent leurs troupeaux et partent dans la montagne à la recherche de pâturages bien verts et de torrents gorgés d’eau. Le maître-berger, le chef des bêtes, marche fier, en tête d’un immense fleuve de laine qui ruisselle le long des chemins de transhumance. Car ce voyage s’appelle la transhumance.
Voici la vie, les gestes, les étapes de ces hommes, de ces bergers de transhumance, les bergers du voyage.
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