Description
A partir d’une généalogie de la perception depuis la Renaissance, l’Art de l’observateur ouvre de nouvelles perspectives sur la culture visuelle du XIXè siècle, cette « préhistoire de la société du spectacle ».
En la détachant de la sphère de l’esthétique proprement dite pour la replacer dans une histoire du sujet et des bouleversements socio-économiques, dans le contexte des expérimentations scientifiques et des découvertes physiologiques de l’époque, dans le cadre des processus de rationalisation et de modernisation, Jonathan Crary montre que la rupture majeure du régime scopique ne se produit pas avec l’invention de la photographie ni avec la peinture avant-gardiste des années 1870-1880, mais qu’elle remonte au début du siècle, lorsque le modèle classique de la chambre noire se dissout et qu’il s’y substitue une « vision subjective » qui soustrait l’image à son référent externe et situe l’expérience visuelle dans le corps d’un observateur autonome.
Pour étudier cette (trans)formation de l’observateur au XIXè siècle, sont convoqués des philosophes et des savants aussi divers que Goethe, Schopenhauer, Marx, Helmhotz ou Fechner ; évoqués des tableaux de Vermeer, de Chardin et de Turner, ainsi que des appareils de la culture de masse comme le stéréoscope ou le phénakistiscope ; révoqués en doute les assises du réalisme et du modernisme ; bref, provoqués les certitudes que les histoires conventionnelles de l’art et de la photographie distillent et perpétuent parfois aveuglément.
Jonathan Crary vit à New-York. Il est fondateur de la maison d’édition Zone Books et enseigne l’histoire de l’art à Columbia University.
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