Description
Jérôme Beaujour pense que la fiction est la condition pour que quelque chose soit vécu. Elle vient avant. Elle ne raconte pas après. Son personnage, à certain moment, perd la fiction comme on perd la vue. Il n’arrive plus à mettre un pied devant l’autre parce qu’il a perdu la fiction de la marche, de la promenade, d’un lieu à atteindre, d’une visite à faire. Il découvre ce que découvre le Comte Mosca quand, dans La Chartreuse de Parme sa femme accompagne Fabrice del Dongo au théâtre. Tout se passera bien si le mot «amour» n’est pas prononcé. Si le mot «amour» n’est pas prononcé entre Fabrice et la Sanseverina, ils ne s’aimeront pas. A l’inverse de mouvement des personnages dans La Rose pourpre du Caire ceux de Jérôme Beaujour ne descendent pas de l’écran, ils y montent, rentrent dedans. Parce que dans la vie, ils ne savent pas quoi faire, parce qu’ils ont perdu les repères de la fiction. Mais rejoignant la fiction, buteront-ils à un moment sur le réel ? C’est la mort qui le dira.
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