Description
Peu avant de se suicider, Adolf Hitler a fait exécuter celui qui, de 1935 à 1944, avait dirigé les services de renseignements de l’armée (l’Abwehr) : l’amiral Wilhelm Canaris. Depuis, il s’est bâti une légende autour de cet homme qui, tout en créant un réseau d’espionnage, terreur des armées alliées, serait devenu le champion de la résistance intérieure au nazisme.
Le portrait qu’en trace Heinz Höhne, grâce à des documents d’archives inédits, est beaucoup nuancé. Homme de droite, nostalgique de l’ordre et de la discipline, et en cela très représentatif de la caste militaire prussienne, Canaris est resté très longtemps fasciné par Hitler, même s’il n’en a pas partagé toute l’idéologie. Intelligent, secret, rusé, il avait une vision romanesque de l’espionnage ; il aimait l’action, supportait difficilement les tâches bureaucratiques et a laissé par là même se développer une sorte d’anarchie dans les différents départements de l’Abwehr, dont certains ont effectivement eu pour chef des anti-nazis acharnés.
Lorsqu’il a compris que l’Allemagne était perdue, Canaris a tenté d’éviter le pire, pris contact avec ses homologues anglais et américains (dans des circonstances qui n’avaient jamais été racontées jusqu’à présent), mais si ses plans prévoyaient l’élimination des nazis et la destitution de Hitler, il n’a jamais participé aux différents complots ourdis contre la personne même du Führer, et notamment pas à celui monté par Stauffenberg, qui devait pourtant entraîner l’amiral dans sa chute.
Telle est donc cette personnalité complexe que Heinz Höhne a remarquablement su faire revivre, apportant ainsi une contribution importante à l’histoire du IIIe Reich.
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