Description
Résumé :
– la différence de la langue française, la langue espagnole ne sépare pas l’identité sémantique des mots de leur rythme, de l’accent dit tonique, qui met fortement en relief l’une des syllabes et laisse les autres en demi-sourdine. De ce fait, la prosodie des mots castillans est déjà une métrique : elle découpe et rythme la chaîne parlée, organise la syntaxe et l’ampleur des périodes, à tel point que c’est à l’aune d’un vers, l’octosyllabe, qu’on évalue la mélodie dominante de la prose. Le lieu véritable de l’histoire de la poésie espagnole est là, dans l’évolution de l’écoute accordée aux différents rythmes des mots et des mètres comme si, de la symphonie prosodique, n’étaient perçus – d’une époque à l’autre – que des accords un instant préférés, des mesures à la recherche de la mesure originelle et du rythme total, sans cesse perdus et sans cesse retrouvés, du grand cantique de la langue.
Florilège, anthologie, recueil : une ancienne relation lie le choix des poèmes à la confection savante des bouquets destinés à l’offrande, composés selon une signification et remis dans des circonstances particulières.
Cette référence implique d’autres images : celle du poème-fleur, de l’arbre, des jardins, des graines portées par le vent en terres étrangères, du rôle des oiseaux.
Le présent ouvrage n’échappe ni au suave parfum de cette métaphore, ni aux difficultés qu’elle recèle. Il a été conçu, dans son principe et sa confection, comme un geste en direction du peuple espagnol – geste culturel, politique, voire diplomatique, affectif. De Abu-l-Walid Yunus Ibn Isa Al-Jabbaz Al-Mursi à Blanca Andreu, il rassemble un choix important de poèmes, ainsi que de nombreux textes anonymes.
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