Description
On s’est choisi pour époux un jeune musicien. De Talent, certes, mais sans génie. Sans ambition, surtout. Un flâneur. On le nourrit, on l’habille, on le toilette. On lui calcule son argent de poche au plus juste. On le tient en laisse, quoi. Même si la laisse est de soie. Et on l’écoute avec attendrissement égrener ses arpèges inoffensifs. Mais, un jour, de ces arpèges sort un « tube ». Sous la pluie de dollars, le petit chien s’érode, propose naïvement de se changer en homme adulte. Il est toujours aussi joueur, mais on croit qu’il montre les dents. Alors on tire sur la laisse. D’un coup sec. Très sec. Au risque de l’étrangler. Ou de se casser le poignet. Ou pire…
Du meilleur Sagan. Moqueur, émouvant et caustique. Un bonheur
La Mademoiselle Chanel de la littérature :
Le , au volant de son Aston Martin, en compagnie de Bernard Frank, Voldemar Lestienne et Véronique Campion, elle est victime d’un grave accident sur la route de Corbeil près de Paris, qui la laissera entre la vie et la mort durant quelques jours52. Elle souffre de multiples fractures du crâne, du thorax et du bassin. Pour atténuer la douleur, et durant trois mois, on lui administre du Palfium 875, un dérivé morphinique. Ses passagers quant à eux s’en tireront avec de légères blessures.
À sa sortie de l’hôpital, elle entame une cure de désintoxication dont elle tient le journal. Dans Toxique, illustré par des dessins de Bernard Buffet, elle s’observe, elle s’analyse : « il y avait longtemps que je n’avais pas vécu avec moi-même » et elle s’aperçoit qu’elle ne s’aime pas. Désormais, comme la passion de l’écriture et l’addiction à la drogue, « l’horreur de la solitude est l’un des fils rouges de son existence »
En 1958, elle épouse l’éditeur Guy Schoeller, plus âgé qu’elle de vingt ans, qui la protège depuis de nombreuses années comme un père. Elle en divorce en 1960, pour se marier, deux ans plus tard, avec un mannequin américain Robert Westhoff (1930-1990)56, dont elle a un fils, Denis Westhoff, en 1962 .
Si Françoise Sagan montrait son amour du jeu et sa passion des belles voitures, elle ne révélait pas sa bisexualité . Son grand amour est la styliste Peggy Roche, ancienne journaliste de mode (et ex-épouse de l’acteur Claude Brasseur58) qui, jusqu’à sa mort en 1991, fut sa fidèle compagne.
Sagan a vécu entourée d’un petit cercle d’intimes dont Bernard Frank, qui avait sa chambre chez elle et qui la surnommait la « Mademoiselle Chanel de la littérature », Florence Malraux, Jacques Chazot, Juliette Gréco, Charlotte Aillaud et Massimo Gargia. Elle gagne beaucoup d’argent et se montre très généreuse. Ses livres lui rapportent beaucoup d’argent mais cet argent lui brûle les doigts : elle le distribue, comme ses manuscrits dont pas un seul ne parviendra à son fils Denis.
Françoise Sagan écrit une vingtaine de romans : 30 millions de livres vendus en France, de nombreuses traductions (en 15 langues). Ses thèmes favoris : la vie facile, les voitures rapides, les villas bourgeoises, le soleil, un mélange de cynisme, de sensualité, d’indifférence et d’oisiveté. Le besoin d’écrire la taraude : « Écrire est la seule vérification que j’ai de moi-même… J’ai toujours l’impression d’aller à un échec relatif. C’est à la fois fichu et gagné. Désespérant et excitant59. » Elle publie régulièrement, connaît chaque fois de grands succès de librairie malgré la critique agacée par « l’incontournable désinvolture » de sa « petite musique »[réf. nécessaire] : La Chamade (1965), Un peu de soleil dans l’eau froide (1969), Des bleus à l’âme (1972).
Si sa préférence va au roman, le théâtre tient une place importante dans son œuvre mais le succès ne sera pas toujours au rendez-vous. Ses pièces seront représentées avec des fortunes diverses : sa première pièce, Un château en Suède, créée par André Barsacq au théâtre de l’Atelier, interprétée par Philippe Noiret et Claude Rich, connaît un très grand succès et reçoit le prix du Brigadier 1960.
La deuxième pièce , Les Violons parfois est un échec retentissant mais La Robe mauve de Valentine écrite pour Danielle Darrieux retrouve les faveurs du public. Elle met elle-même en scène Juliette Gréco, Jean-Louis Trintignant et Daniel Gélin dans Bonheur, impair et passe ; la pièce éreintée par la critique est un demi-échec. Elle adapte Doux oiseaux de la jeunesse de Tennessee Williams, monté par André Barsacq au théâtre de l’Atelier avec Edwige Feuillère et Bernard Fresson. Le résultat est en demi-teinte. Elle commentera avec humour : « Généralement, je faisais un succès, un flop, un succès, un flop ».
Son œuvre comprend également des nouvelles (dont Des yeux de soie publié en 1975, recueil de dix-neuf récits légers et graves, doux et cruels sur le thème cher à Sagan de la rupture).
Avis
Il n’y a pas encore d’avis.