Description
Résumé :
Au XVIIe siècle une seule perspective s’ouvrait aux cadets de Basse-Gascogne sans ressources : gagner leur vie à la pointe de leur épée. L’ascension de Charles de Batz-Castelmore, seigneur d’Artagnan, fut lente et hasardeuse. Attaché à Mazarin, agent secret du cardinal, il lui fallut attendre des décennies avant d’être promu capitaine des Grands mousquetaires de Louis XIV, puis gouverneur intérimaire de Lille.
En revanche, le mousquetaire devait laisser le souvenir d’un amateur de très bonne chère. Le Journal d’Olivier d’Ormesson, comme les Mémoires du militaire Quarré d’Aligny, ses contemporains, le campent brièvement, mais toujours à table. La gastronomie tint autant de place dans son existence que les hauts faits militaires. Anecdote révélatrice : si l’on ne possède pas l’acte de son baptême, les tabellions ont minutieusement décrit la cuisine de son manoir gascon de Castelmore. Ainsi, du reste, que celle de son dernier domicile parisien, rue du Bac.
Ces deux cuisines apparaissent comme des parenthèses ouvrant et fermant une vie décidément bien modeste. En fait, le mousquetaire ne serait jamais passé à la postérité s’il n’avait, lui aussi, connu son Maëstricht. Le 25 juin 1673, chargeant contre l’ennemi retranché dans la ville, il meurt au champ d’honneur, fauché par un boulet. Ironie de la mort, il n’était pas de jour, comme on dit encore dans l’armée.
N’importe. A cette époque, le fait divers prend vite des dimensions historiques, et, tandis que Charles de Batz s’en va, dArtagnan entre dans la légende. Moins de trente ans après cette accession chanceuse au podium de la renommée, le cadet de Gascogne inspire les apocryphes Mémoires de Monsieur d’Artagnan, capitaine-lieutenant de la première compagnie des mousquetaires du roi, de Gatien Courtilz de Sandras. Ce sera un triomphe. Mais dont l’auteur se serait bien passé : le livre saisi, il est aussitôt admis non pas à l’Académie mais à la Bastille !
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